Une experte du vieillissement révèle ce qui mène vraiment à une vie longue et heureuse

« Je suis aux premières loges pour voir à quoi ressemble un vieillissement en bonne santé. »

Depuis plus de 22 ans, Susie DiGiovanna, titulaire d’une maîtrise en sciences, travaille au sein des services sociaux d’une municipalité, accompagnant les personnes âgées et leurs familles à travers les différentes étapes du vieillissement. À travers l’animation de programmes, le conseil et les visites à domicile ou à l’hôpital, elle a observé de nombreux exemples de ce que signifie réellement bien vieillir, ainsi que des facteurs qui peuvent le freiner.

« J’aime dire que je suis aux premières loges pour comprendre ce qu’est un vieillissement sain et ce qu’est un vieillissement malsain », explique la gérontologue à EatingWell.

« Cela a été très enrichissant pour moi, tant sur le plan personnel que professionnel, car j’ai rencontré des milliers de personnes âgées en travaillant dans une résidence très active. »

Les trois principes du vieillissement en bonne santé

Forte de ces expériences, DiGiovanna a synthétisé sa philosophie en trois principes simples mais puissants : s’activer, devenir adulte et accepter de nouvelles réalités. Elle les appelle les « trois A du vieillissement en bonne santé » et explique comment prioriser ces éléments fondamentaux.

S’activer

DiGiovanna souligne que les adultes en bonne santé restent continuellement actifs, que ce soit par le mouvement physique, la connexion sociale ou la curiosité intellectuelle.

« Il faut faire un effort conscient pour socialiser, être physiquement actif et vraiment prendre soin de soi, car ces choses ne se produisent pas automatiquement », précise-t-elle.

Cette approche est confirmée par la science. Selon une étude récente publiée dans le Journal of the American Geriatrics Society, un engagement social plus important est associé à une diminution de la mortalité toutes causes confondues.

Une activité sociale plus intense peut inclure la participation à un groupe de marche, un cours de fitness, l’organisation de repas partagés dans le quartier ou l’inscription à un club d’échec.

Même de simples rencontres régulières avec la famille et les amis contribuent à structurer la vie et à générer de la joie, deux facteurs essentiels à un vieillissement en bonne santé.

« Beaucoup de personnes âgées me disent : « Je n’ai jamais été menuisier. » Ce n’est pas grave », confie DiGiovanna. « Apprécier sa propre compagnie est important, mais ne pas s’impliquer activement dans des activités ou des passions peut nuire au bien-être en vieillissant. »

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Devenir adulte

D’accord, « devenir adulte » semble évident, mais c’est en réalité plus difficile qu’il n’y paraît. Beaucoup de personnes âgées négligent de remplir et finaliser des documents importants à mesure qu’elles vieillissent.

« Je ne peux même pas vous dire combien de personnes âgées, octogénaires ou nonagénaires, n’ont toujours pas rédigé de testament, de fiducie, de directives médicales, ni même exprimé leurs souhaits pour l’après-vie », explique DiGiovanna.

« Souhaitent-elles être enterrées ou incinérées ? Ce sont des décisions importantes qui causent souvent plus de chagrin aux proches qu’à la personne elle-même. »

Même si ces démarches peuvent sembler inconfortables, elles constituent des étapes concrètes pour bien vivre son vieillissement et préparer l’avenir. Si ce n’est pas déjà fait, il est essentiel de :

• rédiger un testament,
• envisager une procuration financière,
• rédiger une directive médicale,
• parler de ses souhaits à sa famille.

DiGiovanna applique elle-même ces conseils et souligne que toutes ces démarches apportent un sentiment de soulagement.

« Une fois toutes ces formalités effectuées, je me suis sentie merveilleusement bien », confie DiGiovanna, âgée de 64 ans. « C’est une satisfaction de pouvoir dire à ses proches : « C’est fait, je vous ai parlé de mes souhaits. » C’est un vrai sentiment de paix. »

Accepter les nouvelles réalités

Accepter les nouvelles réalités peut être la partie la plus difficile, mais c’est inévitable. Ajuster sa routine et adapter ses habitudes à ses besoins est une manière saine de faire face au changement.

« La seule certitude, c’est le changement », rappelle DiGiovanna. « Nous continuerons à évoluer toute notre vie. » L’experte rencontre quotidiennement des personnes qui refusent de vieillir et essaient de nier leurs capacités, ce qui peut parfois leur nuire davantage qu’autre chose.

Une étude de 2024 publiée dans BMJ Mental Health a révélé que les personnes âgées capables de faire face aux défis de la vie avec résilience présentaient un risque de mortalité réduit.

DiGiovanna insiste sur le fait qu’accepter ne signifie pas abandonner. Cela signifie plutôt s’adapter à ses besoins, que ce soit en suivant des cours d’exercices spécialisés ou en se concentrant sur les plaisirs simples qui apportent de la joie.

« Les personnes qui acceptent leur âge et disent : « Vous savez quoi, je suis un senior », avec ouverture d’esprit et curiosité, vivent de manière beaucoup plus saine », conclut-elle.

Conclusion : Vieillir en bonne santé

Vieillir en bonne santé, c’est apprendre à s’adapter au temps plutôt que de le combattre. Les trois A de DiGiovanna — s’activer, devenir adulte et accepter les nouvelles réalités — nous rappellent que la longévité n’est pas seulement une question de durée de vie, mais aussi de qualité de vie et de bonheur.

« Les personnes qui ont accepté leur mortalité semblent avoir une bien meilleure attitude », remarque-t-elle.

« Elles semblent plus heureuses et apprécient davantage le fait d’être encore en vie, de pouvoir réaliser certaines choses. Cette acceptation est essentielle pour vieillir en bonne santé. »

En plus de rester physiquement actif, de maintenir des liens sociaux et de prendre soin de son bien-être mental, l’alimentation joue également un rôle important dans un vieillissement sain et équilibré.