Psychologie et comment mieux gérer ses relations

Plus tard que vous ne le pensez : c’est à cet âge que votre intelligence atteint son apogée

Par Éric Fontaine , le mardi, 28 octobre 2025, 4h45 — psychologie

Plus tard que vous ne le pensez : l’âge d’or de l’intelligence humaine

Quand on imagine l’intelligence, on pense souvent à la logique acérée de la jeunesse — ces esprits vifs capables de résoudre des énigmes et d’absorber l’information comme des éponges. Pourtant, la vie nous enseigne une vérité plus sage, plus lente : la sagesse ne s’épanouit pas du jour au lendemain. Elle mûrit au fil des décennies, nourrie par l’expérience, les épreuves et le temps.

Et si cette lente maturation n’était pas qu’une impression ? Vous vous sentez trop âgé pour vous lancer dans un nouveau passe-temps ou changer de voie ? Détrompez-vous. Une récente étude révèle que les humains atteignent leur apogée cognitive bien plus tard qu’on ne l’imaginait — entre 55 et 60 ans.


Alors que la plupart d’entre nous redoutent l’idée de vieillir, ces nouvelles recherches mettent en lumière un avantage inattendu du temps qui passe : notre fonctionnement mental culmine à un âge où l’on croit souvent avoir déjà amorcé le déclin.

Jusqu’à présent, la science estimait que les performances physiques atteignaient leur sommet entre 25 et 35 ans. Mais selon une équipe de chercheurs australiens, nos capacités mentales et psychologiques continuent, elles, de progresser bien au-delà de cette période.

Une bonne nouvelle pour ceux qui se demandent s’il est trop tard pour changer de carrière ou explorer de nouveaux centres d’intérêt. Elle rappelle aussi la richesse que les esprits plus mûrs apportent à la société.


« Bien que plusieurs capacités déclinent avec l’âge, elles sont compensées par la croissance d’autres traits essentiels », explique Gilles Gignac, co-auteur de l’étude et professeur de psychologie à l’Université d’Australie-Occidentale, dans un entretien à The Conversation.

« Combinées, ces forces favorisent un meilleur jugement et une prise de décision plus mesurée — des qualités cruciales au sommet. »

Le cerveau atteint son plein potentiel entre 55 et 60 ans

Images Freepik

L’étude, publiée dans la revue Intelligence, a d’abord identifié 16 caractéristiques psychologiques fondamentales, mêlant des capacités cognitives (comme le raisonnement et la mémoire) et les fameux « cinq grands traits de personnalité » : ouverture d’esprit, conscience professionnelle, extraversion, amabilité et stabilité émotionnelle (inverse du névrosisme).

En analysant de vastes ensembles de données existantes, les chercheurs ont observé l’évolution de ces traits au fil du temps. Ils ont ainsi mis en évidence un « modèle frappant » : le fonctionnement mental global atteint son apogée entre 55 et 60 ans, avant de commencer à décliner progressivement autour de 65 ans.

« Ce déclin s’accentue après 75 ans, ce qui suggère que la dégradation du fonctionnement mental à un âge avancé peut s’accélérer une fois amorcée », précise Gignac.

Fait intéressant, certains traits individuels continuent de s’épanouir encore plus tard : la conscience professionnelle atteint son sommet vers 65 ans, tandis que la stabilité émotionnelle culmine autour de 75 ans.

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L’âge n’est qu’un chiffre

Pendant longtemps, on a cru que les capacités cognitives humaines atteignaient leur apogée dans la vingtaine, stagnaient à l’âge mûr, puis déclinaient progressivement. Mais un nombre croissant de recherches contredisent cette idée, démontrant que le cerveau continue d’évoluer et de se développer tout au long de la vie.

Cependant, les différences individuelles — contexte, environnement, santé ou habitudes — rendent difficile l’établissement d’un consensus sur le moment précis où nos fonctions mentales atteignent leur sommet. Certains traits se renforcent avec l’âge, tandis que d’autres s’affaiblissent.


« Il est difficile de déterminer quels aspects de la cognition sont les plus importants à étudier », explique Mischa von Krause, chercheur à l’Université de Heidelberg en Allemagne, dans un entretien avec Euronews Health. « Leur importance relative dépend probablement beaucoup du contexte et de la problématique de recherche. »

Dans une étude publiée en 2022 dans Nature Human Behaviour, von Krause a combiné des temps de réponse avec un vaste ensemble de données en ligne regroupant plus d’un million de participants, afin de mesurer la vitesse mentale selon l’âge. Les résultats confirment ceux de l’étude de Gilles Gignac : certaines fonctions cognitives ne commencent à ralentir qu’après 60 ans.

« Sur une grande partie de la vie humaine — et en particulier au cours d’une vie active typique de 20 à 65 ans — la vitesse de réaction aux stimuli externes diminue légèrement », précise von Krause. « Mais ce ralentissement ne reflète pas nécessairement une baisse de l’efficacité mentale. Dans notre étude, les niveaux moyens d’efficacité du traitement de l’information sont restés remarquablement stables jusqu’à l’âge adulte. »

Un esprit vif bien au-delà de la jeunesse

Une autre étude, publiée en 2020, s’est intéressée aux performances mentales des joueurs d’échecs professionnels.

« Dans notre cas, le pic cognitif a été atteint entre 35 et 40 ans », explique Anthony Strittmatter, auteur de l’étude et professeur d’économétrie appliquée à UniDistance Suisse, à Euronews Health. « La qualité des coups augmente avec l’âge jusqu’à ce point de stabilisation, puis décline lentement. »

Ces résultats illustrent à quel point le fonctionnement du cerveau dépend du type de compétences étudiées et du contexte dans lequel elles s’exercent. Mais une chose est sûre : il y a des raisons d’être optimiste.


Contrairement à l’idée reçue selon laquelle nous serions « dépassés » passé un certain âge, ces études montrent que notre esprit reste vif et adaptable bien plus longtemps qu’on ne le pense.

Comme le résume Gilles Gignac, « l’âge seul ne détermine pas le fonctionnement cognitif global. Les évaluations devraient se concentrer sur les capacités réelles des individus plutôt que sur des hypothèses fondées sur l’âge ».


Ce texte a pu être partiellement rédigé avec l’aide d'une IA.

Éric Fontaine

J’ai étudié les relations pendant plusieurs années avant de me spécialiser dans l’éducation. Cela fait une dizaine d’années que j’exerce, et je souhaite aujourd’hui partager des articles en parallèle à mon activité pour aider les personnes qui ont besoin d’aide. J’espère que vous pourrez ainsi trouver les conseils dont vous avez besoin dans mes articles.

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