Bien-être

Votre cerveau mérite mieux : 6 habitudes « inoffensives » qui le font vieillir prématurément

Par Éric Fontaine , le lundi, 27 octobre 2025, 8h48 , mis à jour le lundi, 27 octobre 2025, 8h48 — psychologie

Ces comportements paraissent souvent sans conséquence, pourtant ils peuvent, à long terme, nuire à la vitalité de notre cerveau. Tout comme le corps, notre esprit change et évolue avec l’âge. Plus les années passent, plus certaines fonctions cognitives se ralentissent : on peine parfois à se souvenir d’un nom, d’un lieu ou d’une conversation récente. L’apprentissage de nouvelles compétences demande aussi davantage d’efforts et de concentration. Ce phénomène est naturel, mais certaines de nos habitudes du quotidien peuvent l’accentuer sans que nous en ayons conscience.


La bonne nouvelle, c’est que le vieillissement cérébral n’est pas une fatalité. Nos choix de vie, nos routines et même notre façon de gérer le stress ont un impact direct sur la santé de notre cerveau. En modifiant quelques comportements, il est possible de préserver sa mémoire, sa créativité et sa vivacité d’esprit plus longtemps.

Pour mieux comprendre ces mécanismes, plusieurs spécialistes en neurosciences et en santé cognitive ont répondu au HuffPost. Ils ont aidé à identifier ces gestes quotidiens qui passent souvent inaperçus mais qui, répétés chaque jour, fragilisent le cerveau — ainsi que des solutions simples pour les remplacer. Voici les principales erreurs à éviter si l’on souhaite conserver un esprit jeune et alerte.

1. Vous manquez d’interactions sociales

Images Freepik

Entre le télétravail, l’arrivée d’un enfant ou le passage à la retraite, de nombreux moments de la vie peuvent réduire nos occasions de sortir et de rencontrer du monde. Peu à peu, sans même nous en rendre compte, nous voyons notre cercle social se restreindre.


« Il est très courant dans notre société de perdre progressivement son réseau social au fil des années », explique le Dr Zaldy Tan, directeur du programme Mémoire et vieillissement en bonne santé au centre Cedars-Sinai. « Nous avons besoin d’un réseau sur lequel nous appuyer en cas de besoin, même si nous avons l’impression de pouvoir nous en passer. »

Mais quel lien existe-t-il entre la socialisation et la santé du cerveau ? Chaque nouvelle rencontre stimule la création de connexions entre les neurones, renforçant ainsi la plasticité cérébrale. De plus, entretenir un tissu social solide améliore l’humeur et réduit le risque de dépression, un facteur connu du déclin cognitif et de démence.


Les interactions en face à face semblent les plus bénéfiques, mais les échanges virtuels peuvent aussi être utiles.

« Certaines personnes sont isolées géographiquement ou ne disposent pas d’un entourage proche. Leur communauté en ligne devient alors une véritable bouée de sauvetage, capable d’apporter de réels bienfaits psychologiques et cognitifs », souligne le Dr Glen Finney, neurologue et directeur du programme Mémoire et cognition au sein du réseau Geisinger Health.

Les études montrent que les personnes qui entretiennent des liens sociaux réguliers conservent une meilleure mémoire et un volume cérébral plus important avec l’âge.

2. Vous stimulez votre cerveau, mais toujours de la même manière

Garder l’esprit actif est essentiel, mais cela ne suffit pas si l’on se limite à ce que l’on sait déjà faire. Le cerveau, comme un muscle, a besoin d’être challengé pour rester en forme.

« Si vous vous dites : “Je ne suis plus un enfant, je n’ai plus besoin d’apprendre quoi que ce soit de nouveau”, vous freinez le développement et la vitalité de votre cerveau », explique le Dr Finney. Apprendre de nouvelles choses favorise la création de connexions neuronales inédites, stimulant la mémoire, la concentration et la créativité.

Sortir de sa zone de confort est donc essentiel. Apprendre à jouer d’un instrument, s’initier à une langue étrangère, ou simplement découvrir un nouveau domaine intellectuel sont autant de façons d’entretenir sa santé cérébrale. « Il faut toujours élargir ses horizons », rappelle le spécialiste. « Chaque apprentissage, aussi modeste soit-il, contribue à garder le cerveau jeune et adaptable. »

Les recherches confirment que l’apprentissage continu (nouvelle langue, instrument, lecture, etc.) favorise la neuroplasticité et ralentit la perte de matière cérébrale liée à l’âge.


En clair : sortir de sa zone de confort intellectuelle protège le cerveau.

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3. Vous ignorez le stress chronique qui vous accompagne

Le stress fait partie de la vie moderne, et dans la plupart des cas, notre organisme sait parfaitement récupérer après un épisode tendu. Le problème apparaît lorsque ce stress devient constant, insidieux, et que nous cessons d’y prêter attention.

« Nous sommes très doués pour maintenir une réaction de stress active tout au long de la journée, souvent à un niveau modéré que nous ne remarquons même pas », explique la Dre Elissa Epel, professeure de psychiatrie à l’Université de Californie à San Francisco et autrice de The Stress Prescription. « Même lorsque nous pensons être calmes, il arrive que notre corps reste en état d’alerte sans que nous en soyons conscients. »

Selon la spécialiste, il faut combattre ce stress latent et de trouver des moyens de le libérer régulièrement. Cela passe par des gestes simples : prendre quelques minutes pour respirer profondément, méditer, s’accorder des pauses, ou encore pratiquer des activités physiques qui favorisent la détente.

Créer volontairement des situations de stress aigu mais bref — comme une séance de sport intense, un passage au sauna ou une douche froide — peut aussi aider à réguler la réponse au stress et améliorer la récupération.


« Lorsque nous parvenons à atteindre de véritables états de repos, que ce soit pendant la journée ou la nuit, nous offrons à nos neurones la possibilité de se réparer. Cela contribue directement à ralentir le vieillissement cérébral », précise la chercheuse.

Les études montrent que le stress prolongé augmente le risque de déclin cognitif sur plusieurs décennies.

En clair : un stress constant fatigue les neurones, altère la mémoire et accélère le vieillissement cérébral.

4. Vous comptez trop sur les plats à emporter

mauvaise alimentation

Les repas à emporter ou la restauration rapide peuvent dépanner à l’occasion, mais lorsqu’ils deviennent une habitude, ils risquent de nuire à la santé du cerveau. (Par exemple, des études suggèrent qu’un diabète non contrôlé peut entraîner un rétrécissement du cerveau.)

« Lorsque nos journées sont rythmées par le travail et les obligations sociales, il est tentant d’opter pour une solution rapide au micro-ondes ou au drive », souligne le Dr Zaldy Tan. « Mais à long terme, ces choix ne sont pas toujours les plus bénéfiques pour le cerveau. »  

Les aliments ultra-transformés, riches en graisses saturées, en sucres ajoutés et en additifs, sont associés à un plus grand risque de déclin cognitif. Plusieurs études ont montré qu’une alimentation déséquilibrée sur le long terme pouvait favoriser le diabète ou les maladies cardiovasculaires — des troubles eux-mêmes liés au rétrécissement du volume cérébral et à un vieillissement prématuré du cerveau.

Cela ne signifie pas qu’il faut bannir totalement les plats préparés. Il faut les équilibrer avec une alimentation riche en nutriments protecteurs : poissons gras, légumes verts à feuilles, huile d’olive, noix et graines. Ces aliments contiennent des oméga-3, reconnus pour améliorer la mémoire, la concentration et la circulation sanguine cérébrale. Une alimentation variée et riche en bons gras est l’un des meilleurs alliés d’un cerveau en pleine forme.

5. Vous dormez assez, mais la qualité de votre sommeil laisse à désirer

Dormir entre sept et neuf heures par nuit est important, mais cela ne suffit pas si le sommeil n’est pas réparateur. Même après une nuit apparemment complète, un sommeil de mauvaise qualité peut vous rendre fatigué, irritable et moins concentré. Or, le sommeil joue un rôle très important dans la santé cérébrale.

« Pendant la nuit, le cerveau trie, consolide et range les souvenirs de la journée, afin que nous puissions y accéder plus facilement ensuite », explique le Dr Zaldy Tan. « C’est aussi pendant le sommeil que la bêta-amyloïde — une protéine toxique impliquée dans la maladie d’Alzheimer — est éliminée. Si le sommeil est trop court ou fragmenté, ces processus sont perturbés. »


Un manque de sommeil profond se traduit dès le lendemain par des difficultés de concentration, des oublis et une baisse de performance intellectuelle. Mais à long terme, il peut également accélérer le vieillissement cérébral et augmenter le risque de troubles cognitifs.

Pour favoriser un sommeil de qualité, les experts recommandent de se coucher à heure fixe, de limiter la consommation d’alcool et de liquides avant le coucher, d’éviter les somnifères sauf prescription médicale et de réserver le lit exclusivement au sommeil. Éteindre les écrans au moins trente minutes avant de dormir et instaurer un rituel apaisant — lecture, méditation, respiration lente — peut également aider le cerveau à se préparer au repos.

Les recherches montrent que le sommeil profond est indispensable pour éliminer les protéines toxiques (comme la bêta-amyloïde) et consolider la mémoire.

En clair : mal dormir, c’est priver le cerveau de son nettoyage nocturne.

6. Vous ne bougez pas assez au quotidien

L’activité physique est l’un des piliers de la santé du cerveau. « L’exercice, qu’il soit cardiovasculaire ou musculaire, est essentiel pour préserver la jeunesse du cerveau », rappelle le Dr Glen Finney. « Il stimule la production d’hormones de croissance et de facteurs neurotrophiques, qui favorisent la régénération et la vitalité des neurones. »

Mais inutile de se limiter à la salle de sport. Selon le Dr Tan, l’important est d’intégrer le mouvement à sa vie quotidienne : faire du jardinage, marcher régulièrement, monter les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur, ou encore partir en randonnée le week-end. Ces activités simples et naturelles sont souvent plus durables — et donc plus efficaces à long terme — qu’une séance de sport occasionnelle.

Faire de l’activité physique une habitude de vie apporte de nombreux bénéfices : réduction du stress, meilleure circulation sanguine vers le cerveau, amélioration de l’humeur et maintien de la mémoire. Le plus important est de rester actif, peu importe l’âge.

L’exercice régulier favorise la neurogenèse (création de nouveaux neurones) et améliore la circulation sanguine dans le cerveau.

En clair : bouger, c’est stimuler son cerveau.


Même une activité modérée — marche, jardinage, danse — a des effets mesurables sur la mémoire, l’attention et l’humeur.

N’oubliez pas : nous avons un réel pouvoir sur la santé de notre cerveau.

La pire chose que nous puissions faire en vieillissant, c’est de baisser les bras et de croire que tout est inévitable.

« Ne pensez pas que tout doit aller de pair avec l’âge », rappelle le Dr Finney. « Prenez soin de votre cerveau comme de votre corps. Si vous le faites, vous pourrez vieillir plus sereinement et préserver bien plus de capacités que vous ne l’imaginez. »


Ce texte a pu être partiellement rédigé avec l’aide d'une IA.

Éric Fontaine

J’ai étudié les relations pendant plusieurs années avant de me spécialiser dans l’éducation. Cela fait une dizaine d’années que j’exerce, et je souhaite aujourd’hui partager des articles en parallèle à mon activité pour aider les personnes qui ont besoin d’aide. J’espère que vous pourrez ainsi trouver les conseils dont vous avez besoin dans mes articles.

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