Psychologie et comment mieux gérer ses relations

J’ai travaillé dans le commerce de détail pendant 15 ans : 8 comportements de clients qui sont universellement détestés

Par Éric Fontaine , le lundi, 27 octobre 2025, 12h19 , mis à jour le lundi, 27 octobre 2025, 19h26 — relations

Pendant plus de quinze ans, j’ai évolué dans le monde du commerce de détail, commençant comme vendeur stagiaire dans une petite boutique de chaussures de quartier, puis devenant responsable de rayon dans un grand magasin d’articles pour la maison, et enfin employé expérimenté dans une grande chaîne dont le nom restera volontairement mystérieux (disons simplement que son logo revenait souvent dans mes cauchemars).


Ces années m’ont appris la patience, l’humilité et cette capacité presque surnaturelle à garder le sourire tout en réfrénant l’envie irrépressible de disparaître dans l’arrière-boutique lorsqu’un client devenait particulièrement exigeant.

Au fil du temps, j’ai compris que certaines attitudes de clients sont universellement redoutées. Peu importe le pays, le magasin ou le poste que l’on occupe, certains comportements reviennent sans cesse et mettent à l’épreuve la sérénité de n’importe quel employé de vente. Après avoir rangé d’innombrables étagères, répondu à d’innombrables questions absurdes et géré des situations que personne ne pourrait imaginer, j’ai identifié 8 types de clients que chaque professionnel du commerce redoute au fond d’eux.

Si l’un de ces comportements vous semble familier, considérez-le comme un petit avertissement amical venant de quelqu’un qui a plié plus de t-shirts et apaisé plus de crises que ce que sa mémoire voudrait bien admettre.


1. Le client « Je sais que c’est l’heure de fermeture, mais j’ai juste besoin d’une chose »

Images Pixabay et Freepik

Le cœur de chaque employé de commerce de détail se serre lorsque la porte tinte cinq minutes avant la fermeture. Nous savons exactement ce qui va se passer : quelqu’un entre, regarde autour de lui et dit : « Ne vous inquiétez pas, je veux juste une chose. »

Trente minutes plus tard, il a essayé la moitié du magasin, demandé différentes tailles et appelé son partenaire pour avoir son avis. La plupart des clients ne réalisent pas que l’heure de fermeture n’est pas le moment où l’on commence à se détendre, mais celui où le vrai travail commence : réapprovisionner, nettoyer et préparer le magasin pour le lendemain.


Alors, lorsque vous arrivez à 19 h 57, c’est un peu comme entrer dans un restaurant à 23 H 00 et demander un repas en trois services. Et les plus redoutables ? Ceux qui sortent à 20 h 20 en disant : « Oh, je n’avais pas vu que vous fermiez à 20 h ! » Eh bien, si, nous l’avions bien vu.

2. Le client « Pouvez-vous vérifier dans la réserve? »

Ah, le mythique « arrière-boutique ». Les clients semblent croire que c’est un royaume magique, rempli de toutes les tailles, couleurs et modèles imaginables.

En réalité, l’arrière est souvent un espace de stockage étroit où les cartons sont empilés jusqu’au plafond, où l’air sent le carton et le désespoir, et où il est impossible de trouver quoi que ce soit sans risquer de se blesser.

Quand un client insiste : « Pouvez-vous vérifier à l’arrière ? », même après que vous ayez expliqué que vous n’avez que ce qui est exposé, ce n’est pas seulement agaçant.

C’est une petite marque de méfiance : ce qu’ils veulent dire, c’est « je ne te crois pas ». Croyez-moi, si nous avions une taille supplémentaire, elle serait vendue. Ce n’est jamais volontairement caché.


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3. L’acheteur qui dit « Je vais juste laisser ça ici »

Vous voyez le genre. Ils prennent un article, le transportent dans tout le magasin, perdent tout intérêt et le laissent tomber n’importe où, souvent dans un rayon complètement différent.

Un client a laissé tomber un café sur une pile de pulls en cachemire. Un autre a déposé des chaussures d’enfant dans le rayon bougies. Quelqu’un a même caché un sandwich à moitié mangé derrière un présentoir de jeans.

Ce comportement ne crée pas seulement le désordre, il est aussi démoralisant. Lorsque vous passez vos journées à plier, organiser et harmoniser les couleurs des présentoirs, voir quelqu’un traiter ce travail avec tant d’indifférence est frustrant.

La règle d’or du commerce de détail est simple : si vous sortez quelque chose, remettez-le à sa place ou confiez-le à un employé. Ce n’est pas une question de règles, mais de respect.

4. Le négociateur « Puis-je obtenir une réduction parce qu’il est légèrement froissé ? »

Le commerce de détail n’est pas un marché aux puces. Pourtant, certains clients considèrent chaque étiquette légèrement pliée ou chaque petit pli comme une occasion de négocier.


Une fois, une cliente a exigé 30 % de réduction sur un t-shirt parce qu’il était un peu froissé. Un autre client voulait une remise parce que la boîte de son mixeur avait un petit coin cabossé.

Tout le monde aime les bonnes affaires, mais à moins qu’il ne s’agisse d’un défaut réel, demander des rabais pour des imperfections insignifiantes met les employés dans une position délicate.

Nous ne fixons pas les prix et nous ne pouvons pas inventer des réductions juste pour faire plaisir. Quand vous exigez une remise déraisonnable, l’employé ne voit pas un consommateur malin, mais quelqu’un qui cherche à profiter de son autorité limitée.

5. Le client « Pouvez-vous vérifier en ligne pour moi ? »

Voici l’un des pires cauchemars du commerce de détail moderne. Le client entre, téléphone en main, et dit : « J’ai vu ça en ligne, pouvez-vous me le retrouver ? »

Vous demandez le nom ou le code de l’article, ils haussent les épaules. Vous demandez la taille, ils ne savent pas. Vous demandez la couleur, et ils montrent une capture d’écran floue datant de plusieurs années.

Ensuite, ils restent là, scotchés à TikTok, pendant que vous tentez désespérément de naviguer dans le système, appelez d’autres magasins et vérifiez les stocks comme un trader sous caféine. Et quand vous annoncez enfin que l’article n’est plus disponible, ils répondent : « D’accord, je vais le commander en ligne. » Ce qu’ils auraient pu faire dès le départ.

Les employés aiment aider, mais pas quand il s’agit d’un travail de détective que le client aurait pu résoudre en quelques secondes avec son téléphone.

6. Le consommateur « Je vais faire du désordre, quelqu’un d’autre le nettoiera »

Celui-ci est subtil mais redoutable. C’est celui qui essaie dix tenues et les laisse toutes à l’envers dans la cabine d’essayage. Celui qui ouvre des paquets scellés « juste pour vérifier » et s’en va. Le parent qui laisse ses enfants disperser les jouets partout parce que « c’est le rôle des employés ».


La vérité, c’est que les employés nettoient après les clients, non par plaisir mais parce qu’ils n’ont pas le choix. Quand vous laissez du désordre derrière vous, vous ne créez pas seulement des dégâts : vous envoyez le message silencieux que votre temps vaut plus que le leur.

Les meilleurs clients sont ceux qui remettent les choses en ordre, accrochent ce qu’ils peuvent ou au moins s’excusent pour le désordre. Ce n’est pas une question de perfection, mais de simple décence.

7. La personne épuisante — ou la blâmante prétentieuse

Tous les clients difficiles ne sont pas forcément impolis. Certains sont simplement épuisants. Mais il y a ce type de client qui croit que l’univers tourne autour de lui.

Ils sont en colère pour une raison quelconque — une vente qui se termine, une promotion qui expire, une file d’attente trop longue — et ils ont besoin de quelqu’un à blâmer. Devinez qui est généralement la cible ? L’employé derrière le comptoir, souvent payé au SMIC.

Une fois, une cliente m’a crié dessus parce que sa commande en ligne était arrivée avec un jour de retard. Elle a exigé remboursement, carte cadeau et excuses personnelles de l’entreprise. Lorsque je lui ai expliqué calmement que je n’avais aucun contrôle sur l’expédition, elle a répliqué : « Vous représentez l’entreprise, n’est-ce pas ? » Oui, madame… mais je ne contrôle ni la météo ni le système postal.

Le sentiment de droit est un véritable poison dans le commerce de détail. La gentillesse ne résout pas toujours les erreurs, mais elle change radicalement la manière dont elles sont gérées.

8. L’insulte déguisée en humour

magasin ephemere

Celui-ci mérite sa propre catégorie. C’est le client qui fait des blagues à vos dépens, sous couvert d’humour :

« Oh, vous avez l’air fatigué — longue soirée dehors ? »
« Je parie que vous adorez plier du linge toute la journée, hein ? »
« Vous devez vous ennuyer à rester ici toute la journée. »

Ces commentaires peuvent sembler inoffensifs pour celui qui les prononce, mais ils finissent par ronger le moral. Les employés de commerce sont des êtres humains : étudiants, artistes, parents… qui travaillent dur pour joindre les deux bouts. Ce genre de remarque, même dite en plaisantant, fait mal.


Voici ce que j’ai appris : la manière dont une personne traite quelqu’un en uniforme révèle beaucoup de choses sur elle. Il est facile d’être poli avec un PDG ; il faut du caractère et de la classe pour être courtois avec un caissier.

Bonus : Le « philosophe des retours »

Celui-ci est rare, mais inoubliable. Ils viennent avec un objet clairement usé, utilisé ou abîmé, et disent : « Je n’étais simplement pas satisfait » ou « Je l’ai porté une fois, mais je ne me sentais pas moi-même ».

Ils tentent de retourner des chaussures éraflées, des chemises tachées de maquillage ou des produits technologiques sans boîte, espérant un remboursement complet — comme si le commerce de détail était une expérience philosophique plutôt qu’une transaction.

Vous ne pouvez même pas être en colère. Vous restez simplement là, partagé entre incrédulité et admiration pour leur audace.

Alors, qu’est-ce que les travailleurs du commerce de détail apprécient réellement ?

Après quinze ans passés en magasin, je peux affirmer ceci : les employés de vente au détail ne s’attendent pas à la perfection. Nous savons que les clients peuvent être pressés, distraits, fatigués ou simplement humains.


Mais ce que nous apprécions profondément — ce qui rend un longue journée de travail supportable — ce sont les clients qui :

  • Disent bonjour avant de formuler une demande.
  • Nous traitent comme des personnes et non comme des distributeurs automatiques.
  • Remettent les objets soigneusement ou les confient poliment à un employé.
  • Remercient sincèrement lorsque nous les aidons.

Ces gestes simples restent gravés dans la mémoire. Car le commerce de détail, dans ses meilleures conditions, est avant tout une question de connexion. On y croise des inconnus dans leurs bons comme dans leurs mauvais jours, et parfois, un petit geste de gentillesse peut complètement changer le ton d’une journée de travail.

La vérité sur le travail dans le commerce de détail

Travailler dans le commerce de détail m’a appris plus sur la nature humaine que n’importe quel séminaire de management ou manuel de psychologie. J’ai observé comment les gens réagissent sous stress, comment l’ego se manifeste subtilement et à quoi ressemble l’humilité en action.


Cela m’a aussi appris à écouter, à rester calme et à garder ma dignité lorsque quelqu’un s’énerve pour une réduction de 10 %.

Si vous avez déjà travaillé dans le commerce de détail, vous savez que le plus difficile n’est pas les longues heures, les douleurs aux pieds ou le salaire modeste. C’est le travail émotionnel invisible : cet équilibre constant entre empathie, limites et patience.

Alors, la prochaine fois que vous ferez des achats, souvenez-vous que la personne qui vous aide est peut-être à la neuvième heure d’une journée de dix heures. Elle a affronté des clients difficiles, des douleurs physiques et des horaires exigeants, et pourtant, elle essaie encore de sourire.

Vous n’avez pas besoin d’être un client parfait. Soyez simplement attentionné.

Pour les employés du commerce de détail, la gentillesse n’est pas seulement remarquée, elle est profondément mémorisée.


Ce texte a pu être partiellement rédigé avec l’aide d'une IA.

Éric Fontaine

J’ai étudié les relations pendant plusieurs années avant de me spécialiser dans l’éducation. Cela fait une dizaine d’années que j’exerce, et je souhaite aujourd’hui partager des articles en parallèle à mon activité pour aider les personnes qui ont besoin d’aide. J’espère que vous pourrez ainsi trouver les conseils dont vous avez besoin dans mes articles.

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