Psychologie et comment mieux gérer ses relations

J’ai cessé de vouloir être gentil pour me plaire à moi-même, et je n’ai jamais été aussi heureux

Par Sylvain Barrère , le vendredi, 24 octobre 2025, 4h50 — relations

Pendant des années, j’ai porté la gentillesse comme un insigne. Je croyais que c’était ce qui me rendait apprécié, quelqu’un de facile à vivre et agréable à côtoyer. Et, aux yeux des autres, ça fonctionnait. On me louait pour ma patience, mon esprit d’entraide, ma capacité à rester calme quand les tensions montaient. Mais derrière cette apparence lisse, j’étais épuisé. Épuisé de retenir mes vérités. Épuisé de dire oui quand je voulais dire non. Épuisé de jouer un rôle qui ne me ressemblait pas.


À l’époque, je ne le voyais pas encore, mais cette « gentillesse » n’était qu’un masque. Ce n’était pas de la vraie bienveillance, mais de la peur : peur du rejet, peur du conflit, peur d’être jugé ou incompris.

Plus je tentais de préserver ma tranquillité, moins je la ressentais réellement. À un moment, j’ai dû me poser cette question : si être gentil me coûtait mon intégrité, est-ce que ça en valait vraiment la peine ?

Cette interrogation a tout changé. Renoncer à la gentillesse n’a jamais signifié devenir dur ou cruel. Cela signifiait simplement être honnête. Être respectueux sans se laisser marcher dessus, direct sans être blessant, et authentique sans craindre de déranger.

Ce n’était pas facile, mais ce choix m’a rendu plus vivant, plus ancré, et, pour la première fois, profondément heureux.


Pourquoi « gentil » ne me convenait pas

Images Freepik

Quand je regarde en arrière, je me rends compte qu’une grande partie de ma « gentillesse » n’était en réalité qu’une forme d’évitement.

J’étais l’enfant qui ne voulait jamais contrarier le professeur, l’ami qui acceptait des projets qu’il ne voulait pas, le collègue qui restait tard pour remplacer quelqu’un d’autre, même quand j’étais épuisé.


Je me disais généreux, mais en réalité, je m’abandonnais.

C’est un piège courant. On nous apprend souvent dès l’enfance que la politesse est une vertu et que préserver l’harmonie vaut mieux que chercher l’honnêteté.

Mais ce mode de fonctionnement a un prix : lorsque l’on réprime ses besoins suffisamment longtemps, on finit par les oublier.

Je me souviens d’une amitié particulière qui m’a ouvert les yeux. J’étais toujours à l’écoute, toujours disponible, toujours encourageant. Mais quand j’avais besoin d’elle – vraiment besoin d’elle – elle ne répondait pas. Je n’étais pas en colère contre elle.

J’étais en colère contre moi-même d’avoir créé des attentes si basses chez les autres, d’avoir entraîné les gens à attendre si peu de moi en retour. C’est à ce moment-là que j’ai compris que « gentil » était devenu synonyme d’invisibilité.

S’éloigner de ce schéma ressemblait à se tenir au bord d’un gouffre. Si je disais réellement ce que je pensais, les gens partiraient-ils ? Si j’arrêtais de tempérer chaque mot, serais-je encore perçu comme une bonne personne ?

La surprise a été totale : le monde ne s’est pas effondré. Au contraire, il est devenu plus vrai. Certaines relations se sont brisées, mais celles qui ont survécu se sont renforcées. Je n’étais plus seulement apprécié, j’étais reconnu.


Cette expérience m’a appris une chose : la gentillesse recherche l’approbation, l’authenticité recherche la connexion. Et la connexion, même lorsqu’elle implique désaccord ou inconfort, est ce qui rend la vie riche et pleine de sens.

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Ce que j’ai gagné en arrêtant d’essayer d’être gentil

Au début, renoncer au mot « gentil » a été compliqué. J’avançais à tâtons dans mes conversations, parfois trop direct, parfois me retenant par habitude.

Mais avec le temps, quelque chose de plus profond a commencé à changer : j’ai recommencé à entendre ma propre voix.

Je pouvais dire : « Non, je ne peux pas faire ça aujourd’hui », sans me noyer dans la culpabilité.

Je pouvais partager une opinion sans la répéter dix fois pour être sûr de ne pas blesser.

Je pouvais admettre que j’étais blessé ou frustré, sans édulcorer la réalité.


Je pouvais rester compatissant, attentif et respectueux, mais jamais au détriment de ma propre intégrité.

Une phrase en particulier m’a marqué : « Leur bonheur est leur responsabilité, pas la tienne. » Elle a agi comme un bouton de réinitialisation. Une grande partie de ma « gentillesse » consistait à porter le poids émotionnel des autres. Cette prise de conscience m’a libéré et m’a permis de laisser chacun gérer ses propres émotions.

Plus je mettais cela en pratique, plus je me sentais léger et intègre. Je continuais à me soucier profondément des autres, mais je ne confondais plus attention et contrôle. Je pouvais les soutenir sans pour autant m’effacer.

Ce changement ne m’a pas rendu imperméable au doute. Il m’arrive encore de ressentir l’envie d’adoucir mes émotions ou de retomber dans la quête d’approbation.

Mais aujourd’hui, je sais que ce n’est qu’un réflexe, pas une obligation. Avec le temps et la pratique, j’ai appris à me faire davantage confiance qu’à la validation fugace des autres.

Le véritable cadeau a été la liberté. La liberté d’avoir des conversations honnêtes. La liberté de poser des limites sans s’excuser. La liberté de décevoir quelqu’un sans que cela ne fasse de moi une mauvaise personne.

Avec le recul, je comprends que renoncer à être « gentil » n’a jamais été une question de difficulté. Il s’agissait de devenir pleinement moi. Et ce faisant, j’ai découvert une version de moi-même avec laquelle j’apprécie vraiment la compagnie.

Conclusion

S’il y a une leçon que je voudrais partager, c’est celle-ci : être « gentil » est souvent surestimé.

La gentillesse peut apporter des sourires polis et une paix temporaire, mais elle ne peut pas offrir le profond sentiment d’appartenance qui naît du fait d’être pleinement soi-même.

La gentillesse, l’honnêteté et la compassion restent essentielles, bien sûr. Mais elles deviennent vraiment puissantes lorsqu’elles émergent de l’intégrité, et non de l’obligation. J’ai dû abandonner le masque qui rassurait les autres pour enfin rencontrer celle qui s’accepte pleinement.


Être humain signifie inévitablement décevoir ou blesser quelqu’un, et plus tôt on accepte cette réalité, plus il devient facile de faire face aux défis de la vie.

Une fois que j’ai cessé de craindre cette réalité et que je l’ai accepté, j’ai cessé d’être simplement « gentil » et j’ai commencé à vivre avec honnêteté. C’est alors que ma vie est devenue plus simple, plus claire et, surtout, beaucoup plus heureuse.


Ce texte a pu être partiellement rédigé avec l’aide d'une IA.

Sylvain Barrère

Bonjour tout le monde, je me présente, je m'appelle Sylvain. D'abord diplômé en communication, j'ai occupé différents postes dans une société de transport. Mais je ne m'épanouissais pas pleinement dans ma profession. Passionné depuis toujours par le domaine du bien-être et de la psychologie, j'ai alors décidé de faire une reconversion professionnelle afin d'exercer ma passion.

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