Psychologie et comment mieux gérer ses relations

Je pensais que la retraite signifiait la paix… Voici 7 vérités insidieuses dont personne ne vous averti

Par Sylvain Barrère , le samedi, 25 octobre 2025, 5h08 , mis à jour le samedi, 25 octobre 2025, 5h40 — psychologie, relations

J’avais toujours pensé que la retraite de mon père serait synonyme de calme et de détente. Après des décennies à courir entre le travail, les réunions et les échéances, je m’imaginais qu’il passerait ses journées à profiter de son jardin, à lire tranquillement son journal ou à siroter son café sur la terrasse. Le lundi n’était plus une menace, l’agenda n’était plus urgent, et la vie semblait s’ouvrir comme un long hamac suspendu entre deux arbres.


Mais rapidement, la réalité a été différente. Les journées semblaient longues et vides, et l’ennui pouvait s’installer plus vite qu’on ne l’imaginait. Mon père se levait, marchait un peu dans le jardin, bricolait un peu ici et là, mais il y avait comme un espace de temps qui flottait, ni vraiment structuré ni vraiment libre, qui pouvait paraître déstabilisant au début.

Il ne s’agit pas de dire que ces années sont mauvaises. Mon père s’occupe de ses petits-enfants, va aider des amis ou des voisins, jardine et retrouve ses passions anciennes avec plaisir. Mais la sérénité n’est pas venue naturellement. Elle a demandé de petits ajustements, des habitudes réinventées, des efforts répétés pour donner du sens à chaque journée, et des moments où il a dû accepter que tout ne serait pas parfait du premier coup.

Avec le temps, il a appris certaines leçons sur la retraite. Il a découvert que la liberté exige parfois un peu de discipline, que la solitude n’est pas un ennemi mais une occasion, et que la paix se construit par petites touches, avec intention et constance. Ce sont ces petites vérités, souvent ignorées, qui rendent finalement la retraite aussi précieuse qu’inattendue.

1) Le temps libre n’est pas synonyme d’un esprit libre

Images Freepik

Lorsque mon père a quitté son travail de bureau, nous pensions tous qu’il serait immédiatement détendu. Mais le stress ne disparaît pas comme par magie ; il vous suit jusqu’au salon, discret mais bien présent.


Sans échéances professionnelles, ses préoccupations se sont simplement déplacées : les gouttières à nettoyer, la pelouse à tondre, les messages familiaux, le prix des tomates au marché. Il a découvert que l’anxiété ne disparaît pas, elle change juste de rayon.

Ce qui l’a aidé, c’est de redonner une structure à ses journées, mais pas celle d’une entreprise : une structure humaine et légère. Chaque matin, il commence par une promenade avec le chien, puis une activité physique, une activité intellectuelle, une action pour aider quelqu’un d’autre, et enfin une tâche pour « lui du futur » comme préparer ses affaires pour le lendemain. Ces quatre « repères » lui donnent un cadre rassurant et suffisent à rendre le reste de la journée plus libre et plus paisible.


Petit geste : notez vos quatre points de repère sur une fiche et observez comment elles aident votre esprit à se détendre.

2) Ce n’est pas le travail qui manque, mais ce qui compte

Mon père n’a jamais été fan des réunions interminables. Ce qu’il appréciait vraiment, c’était le sentiment que quelqu’un comptait sur lui, qu’il avait un rôle à jouer. La retraite a ôté ce quotidien et, avec lui, une partie de ce sens. Les matinées peuvent alors sembler longues et silencieuses lorsqu’on n’est plus « indispensable » au quotidien.

Pour retrouver ce sentiment, il a volontairement ajouté des tâches importantes à son agenda. Il a adhéré à une association, il aide les enfants à bricoler et à réparer des objets. Ce sont de petites actions, mais elles donnent un vrai sens et un sentiment d’utilité. Rien de tel pour se sentir vivant et apaisé que de voir un objet réparer ou quelqu’un sourire à son aide.

Petit geste : consacrez une heure par semaine à aider quelqu’un. Organisez un atelier de bricolage, aidez quelqu’un à remplir ses formulaires, accompagnez une personne pour une promenade, donnez un coup de main à un voisin. L’utilité se vit dans l’action.

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3) La maison devient plus bruyante lorsqu’on y est toute la journée

Lors des premiers mois de retraite, mon père a remarqué que chaque bruit de la maison semblait plus fort. Les tuyaux gargouillent, les charnières grincent, le lave-vaisselle fait un bruit étrange. Chaque son lui donnait l’impression d’avoir une tâche à accomplir. Résultat : au lieu de profiter de la maison, il passait son temps à s’agacer ou à réparer.


Il a trouvé une solution simple : consacrer une « heure de maintenance » chaque semaine. Il note tout ce qui nécessite un petit entretien et passe une heure à régler ce qu’il peut, en écoutant la radio, puis s’arrête lorsque le temps est écoulé. Le reste peut attendre. Résultat : la maison devient plus calme et lui aussi.

Petit geste : créez une liste de choses à accomplir pour la maison et réservez une plage horaire fixe chaque semaine. Tenez-vous-y, puis laissez le reste de côté.

4) Les amitiés ont besoin d’un nouvel échafaudage

Au travail, mon père avait des conversations presque automatiques : la file d’attente pour la machine à café, la salle de photocopie, la promenade pour discuter après une réunion. Ces échanges étaient intégrés dans sa journée sans qu’il y pense vraiment.

Quand le travail a disparu, il a fallu réapprendre à aller vers les autres sans prétexte. Les couloirs avaient disparu et avec eux les occasions d’échanges spontanés. Pour recréer du lien, il a instauré des choses à faire simples : un rendez-vous fixe chaque mercredi au parc avec un voisin pour vingt minutes autour d’un café, et deux appels téléphoniques par semaine pendant ses promenades de l’après-midi.


La règle : être honnête, même si c’est banal. Ces petits moments ont permis aux grandes amitiés de continuer à vivre.

Petit geste : choisissez une personne et un créneau régulier. Notez-le sur vos deux calendriers. Ces petits échafaudages font tenir les liens.

5) Votre corps devient désormais le projet principal

Pendant sa carrière, le corps de mon père passait souvent au second plan derrière mille urgences et tâches professionnelles. À la retraite, il s’est retrouvé face à lui-même : le dos, les genoux, l’épaule qui se raidissait… tout lui rappelait que la paix physique demande de l’attention.

Il a adopté des « collations musclées » quotidiennes : une marche rapide le matin, quelques exercices de renforcement doux et des étirements pendant que le café chauffe. Cette collation sportive simple ne transforme pas un corps en machine, mais apporte calme et énergie. Les escaliers ne semblent plus une corvée, le sommeil s’améliore et l’humeur devient plus clémente.

Petit geste : inscrivez sur votre placard : « Marche. Pousse. Accroupis-toi. Étire-toi. » Faites-en une petite habitude chaque matin. La paix se construit dans la répétition, pas dans l’effort spectaculaire.

6) Les vieux chagrins remontent à la surface quand l’eau est calme

Avec le calme de la retraite, mon père a constaté que ses distractions avaient disparu. Les souvenirs enfouis et les regrets surgissent alors naturellement : amitiés laissées de côté, étés trop chargés, excuses jamais présentées. La paix n’est pas l’ignorance de ces souvenirs, mais leur prise en compte et leur réparation.


Il a adopté une « règle de réparation de 24 heures » : d’abord avec lui-même, puis avec les autres. Il a écrit à des amis qu’il avait négligés et a pris le temps de se réconcilier autour d’un café. Il ne revient pas en arrière, mais il avance plus léger, avec un sentiment de paix plus profond.

Petit geste : écrivez un paragraphe à quelqu’un que vous avez blessé ou que vous regrettez de ne pas avoir vu. Envoyez-le et observez le calme que cela apporte.

7) Il faut choisir la joie les vendredis ennuyeux

Le mythe dit souvent que la joie apparaît quand on élimine tous les obstacles. Mon père a découvert que, dans la retraite, la joie naît surtout lorsqu’on ajoute volontairement de petites douceurs, surtout les jours qui semblent neutres ou monotones. La neutralité peut devenir un terrain fertile si on l’apprivoise.

Il s’est accordé de petits plaisirs réguliers : une promenade jusqu’à la boulangerie chaque semaine pour mériter un cannelé, utiliser sa belle vaisselle le mardi, prendre un thé dans le calme, ou lire un chapitre à un moment précis de la journée quand la lumière est parfaite. Rien de spectaculaire, mais chacun de ces gestes lui apporte un sentiment de stabilité et de bonheur.

Petit geste : notez un petit plaisir à réaliser demain et traitez-le comme un rendez-vous incontournable. La joie n’est pas une récompense, c’est un outil que l’on s’autorise.

Deux petites scènes qui ont changé sa façon de voir la paix

La clé et le sourire

Quelques semaines après sa retraite, mon père aidait un voisin à réparer la serrure d’une vieille porte. La clé coinçait à chaque essai et le voisin soupirait d’impatience, comme on le fait quand tout semble se bloquer au mauvais moment.


Mon père lui a montré doucement le bon angle pour insérer la clé et comment tourner avec précision. Le voisin a réussi du premier coup. Pas de cris, juste un sourire de soulagement. Pour mon père, c’est cela, la paix : simple, née de la maîtrise et de la patience plutôt que du bruit ou de la démonstration.

Le jardin et le panier

Un samedi matin, mon père passait dans le jardin avec un panier rempli de légumes à ramener à la cuisine. Une voisine âgée, elle aussi occupée à cueillir ses tomates, riait doucement de ses efforts maladroits pour remplir son panier sans renverser les fruits.

Mon père l’a aidée à remplir son panier, et ensemble ils ont continué leur cueillette sous le soleil. Personne ne les regardait, personne ne les félicitait. Ce moment a montré à mon père que la paix se trouve dans les gestes simples bien faits et partagés, sans besoin d’être vus ou applaudis.

Un rapide auto-inventaire (pas de honte, juste des signaux)

Mon père aime parfois se poser quelques questions simples pour savoir si sa journée a été constructive et paisible :


  • Ai-je donné une structure légère à la journée ou l’ai-je laissée s’échapper ?
  • Ai-je fait quelque chose qui comptait pour quelqu’un d’autre ?
  • Ai-je réparé une petite chose, qu’il s’agisse d’un objet ou d’une relation ?
  • Ai-je bougé mon corps et pris le temps de regarder le ciel ?
  • Ai-je parlé à un ami volontairement, pas par hasard ?
  • Ai-je choisi une petite joie et veillé à la protéger ?
  • Ai-je laissé un vieux souvenir frapper à ma porte et y ai-je répondu avec bienveillance ?

Si vous pouvez répondre oui à la plupart de ces questions, vous construisez la paix au lieu de l’attendre.

Une simple réinitialisation d’une semaine pour les personnes nouvellement retraitées (ou nouvellement agitées)

Pour mon père, instaurer un rythme sur sept jours a beaucoup aidé à retrouver un équilibre :

Jour 1 : Élaborez vos quatre points de repère et notez-les avant midi.
Jour 2 : Prévoyez une heure de service ou d’aide pour quelqu’un et inscrivez-la à votre agenda.
Jour 3 : Commencez une liste de maintenance pour la maison et réservez une heure le vendredi pour la traiter.
Jour 4 : Organisez un micro-rendez-vous régulier avec un ami : banc, appel ou promenade.
Jour 5 : Prenez vos « collations énergisantes » pour le corps et l’esprit pendant que le café ou le thé bout.
Jour 6 : Rédigez un paragraphe pour arranger une relation ou un oubli et envoyez-le.
Jour 7 : Planifiez et protégez un petit plaisir personnel, même insignifiant, comme un instant privilégié.

Réflexions finales


Mon père le dit souvent : la retraite n’est pas une ligne d’arrivée où l’on reçoit une médaille de paix. C’est plutôt un atelier permanent pour apprendre à faire la paix avec le quotidien : les routines, les réparations, les amitiés, le mouvement, les petits services et un régime régulier de joie simple.

Si vous commencez cette étape et que le silence vous semble pesant, commencez par là où vous êtes. Choisissez un point d’ancrage, une personne à appeler, une réparation à faire, une promenade à marcher, un petit plaisir à savourer. Recommencez demain.

La sensation de hamac que vous imaginiez ? Elle apparaît par intermittence : vers 7 h 15 sur le chemin avec le chien, à 17 h dans le fauteuil où le soleil frappe juste comme il faut, à 20 h 30 quand vous posez le téléphone et ouvrez un livre.

Ni tapageur, ni tape-à-l’œil. Juste le genre de paix qui dure.


Ce texte a pu être partiellement rédigé avec l’aide d'une IA.

Sylvain Barrère

Bonjour tout le monde, je me présente, je m'appelle Sylvain. D'abord diplômé en communication, j'ai occupé différents postes dans une société de transport. Mais je ne m'épanouissais pas pleinement dans ma profession. Passionné depuis toujours par le domaine du bien-être et de la psychologie, j'ai alors décidé de faire une reconversion professionnelle afin d'exercer ma passion.

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