Psychologie et comment mieux gérer ses relations

Selon une enquête, que regarde mon fils adolescent toute la journée sur les réseaux sociaux ? 

Par Sylvain Barrère , le vendredi, 24 octobre 2025, 10h45 , mis à jour le vendredi, 24 octobre 2025, 10h46 — psychologie, relations

L’exposition des adolescents aux réseaux sociaux

Les parents doivent être davantage conscients du contenu auquel leurs adolescents sont exposés. Aujourd’hui, les réseaux sociaux occupent une place importante dans la vie des jeunes, en particulier chez les garçons. La plupart des parents n’ont aucune idée de ce que leurs enfants regardent toute la journée, que ce soit lorsqu’ils surfent sur leur téléphone ou restent éveillés tard devant leur ordinateur.


Une enquête menée par Common Sense Media montre que la majorité des adolescents n’utilisent pas un contenu sain sur les réseaux sociaux. Cette exposition contribue parfois à leur engagement dans des groupes ou des discours extrémistes, comme le phénomène de la « pilule rouge » qui trouve son origine dans le film Matrix (1999), qui peut les endoctriner et avoir des conséquences négatives sur leur développement personnel.

Les effets du contenu sur la masculinité numérique

Selon l’étude, si votre fils est actif en ligne, il est très probable qu’il soit confronté à des contenus promouvant des idéaux malsains de la masculinité et véhiculant des représentations problématiques des filles.

La plupart des garçons (73 %) consultent régulièrement des publications liées à la « masculinité numérique », notamment sur les combats, la musculation ou les méthodes pour gagner de l’argent.


Les chercheurs ont constaté que les garçons qui s’intéressent fréquemment à ce type de contenu présentent souvent une faible estime d’eux-mêmes et une tendance à la solitude. Ils sont également plus susceptibles de cacher leurs émotions et de croire qu’exprimer des sentiments, comme la peur ou la tristesse, est un signe de faiblesse.

L’influence des algorithmes sur le contenu vu par les adolescents

La plupart des garçons ne vont pas en ligne pour rechercher du contenu sur la « masculinité numérique ».


« Une petite minorité d’entre eux ont déclaré chercher activement ce type de contenu », explique Michael Robb, auteur principal de l’étude et directeur de recherche chez Common Sense Media, une organisation à but non lucratif basée à San Francisco qui aide les parents et les enseignants à développer l’esprit critique des enfants.

« Soixante-huit pour cent ont indiqué que ce contenu est apparu dans leur fil d’actualité sans qu’ils le recherchent. »

Les chercheurs ont conclu que les algorithmes des réseaux sociaux apprennent que les adolescents sont généralement réceptifs à ce type de contenu et le mettent donc en avant dans leurs fils d’actualité.

On estime que 91 % des adolescents voient des messages liés à l’image corporelle ou à l’apparence, comme s’habiller d’une certaine manière ou avoir une peau nette. Ceux qui sont fortement exposés à ce type de contenu sont plus de quatre fois plus susceptibles de déclarer que les réseaux sociaux les incitent à modifier leur apparence.

De plus, 69 % des garçons voient régulièrement des contenus promouvant des rôles de genre problématiques, par exemple des publications suggérant que les filles préfèrent sortir avec un type particulier d’homme ou utiliser leur apparence pour atteindre certains objectifs.

Isolement, politique et influence des contenus en ligne

Images Freepik et Pixabay

La plupart des jeunes hommes ne s’identifient plus à la politique libérale. Un sondage de NBC News a révélé que le fossé partisan entre les hommes et les femmes âgés de 18 à 29 ans est plus important que dans toute autre tranche d’âge : 53 % des femmes de la génération Z se disent démocrates, contre seulement 35 % des hommes.


En revanche, 38 % des jeunes hommes interrogés s’identifient comme républicains, contre seulement 20 % des jeunes femmes. Pour de nombreux adolescents et jeunes hommes, cette période de la vie est marquée par l’isolement et la solitude, ce qui explique pourquoi certains se tournent vers des contenus à tendance extrémiste et des opinions conservatrices.

En France, un rapport du Haut Conseil à l’égalité alerte sur une polarisation idéologique croissante parmi les moins de 24 ans, notamment sur les questions de genre, d’égalité et de sexisme. Les jeunes femmes affichent des valeurs bien plus progressistes que leurs homologues masculins, qui tendent davantage vers un conservatisme social.

Cette divergence est plus marquée que chez les générations précédentes. Des facteurs sociologiques expliquent cette fracture, comme l’élévation du niveau de diplôme chez les femmes et leur sensibilisation accrue aux questions de discrimination. À l’inverse, certains jeunes hommes ressentent une crainte de déclassement face à ces avancées, parfois alimentée par des discours masculinistes. Ce phénomène est observé dans d’autres démocraties occidentales, comme l’Espagne ou les États-Unis, où les jeunes femmes votent davantage à gauche et les jeunes hommes à droite.

En France, aucun parti ne mobilise explicitement sur ces lignes, bien que Jean-Luc Mélenchon ait attiré plus de jeunes électrices en 2022, tandis que Marine Le Pen et Jordan Bardella ont ciblé les femmes pour élargir leur électorat.

« De nombreux jeunes hommes se sentent démunis ou laissés pour compte dans un monde où les rôles masculins traditionnels ne sont plus garantis », explique Paromita Pain, professeure agrégée en médias internationaux à l’Université du Nevada à Reno.


« Cette simplicité est réconfortante, contrastant avec l’ambiguïté de la vie réelle. Beaucoup se sentent désorientés, surtout à l’ère numérique où les amitiés et les communautés sont fragmentées. La communauté de la pilule rouge offre un sentiment de fraternité : un groupe où ils se sentent compris, valorisés et intégrés à quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes. »

La meilleure chose que les parents puissent faire est de discuter avec leurs jeunes garçons des contenus problématiques auxquels ils risquent d’être confrontés sur les réseaux sociaux.

Il ne faut pas présumer que votre adolescent est capable de distinguer le bien du mal face à ce type de contenus, ni de comprendre l’influence qu’ils peuvent avoir sur son fil d’actualité.


Ce texte a pu être partiellement rédigé avec l’aide d'une IA.

Sylvain Barrère

Bonjour tout le monde, je me présente, je m'appelle Sylvain. D'abord diplômé en communication, j'ai occupé différents postes dans une société de transport. Mais je ne m'épanouissais pas pleinement dans ma profession. Passionné depuis toujours par le domaine du bien-être et de la psychologie, j'ai alors décidé de faire une reconversion professionnelle afin d'exercer ma passion.

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